Auteur/autrice : ChangeonsdAvenir (Page 1 of 2)

Novembre 2025 – Programmation

Pendant l’exposition, nous vous proposons différents temps artistiques et d’échanges chaque weekend jusqu’à la fin de cette enquête publique.

🎨 Cela débute ce samedi 15 novembre à 15h par la présentation de l’oeuvre de Philippe Monnier qui part sur les traces de Van-Gogh. 

📗 Dimanche 16 novembre à 15h nous vous proposons une lecture improvisée poétique et militante, par Dorothée Volut et Till Roeskens, qui liront des extraits croisés de Geneviève Azam, Keith Basso et peut-être d’autres voix invitées surprise…

IL ÉTAIT UNE FOIS L’A69, par Geneviève Azam et le collectif La Voie est libre (2024) :

Dans cet essai engagé, l’autrice nous livre son avis tranché sur le projet de l’autoroute A69 entre Castres et Toulouse qu’elle qualifie d’écocidaire et d’injuste. Une lutte ardente entre défenseurs de l’environnement et pouvoir politique qui a fait la une de l’actualité en Occitanie. 

L’EAU SE MÊLE À LA BOUE DANS UN BASSIN À CIEL OUVERT, par Keith Basso (1996) :

Que font les peuples avec les lieux qu’ils habitent ? Cette question est aussi lointaine que les peuples et les lieux eux-mêmes, aussi lointaine que l’attachement des êtres humains envers certains endroits de la planète. L’anthropologue Keith Basso écrit : « Dans l’époque turbulente qui est la nôtre, marquée par le déracinement des populations et l’ampleur des diasporas, il devient de plus en plus difficile de se raccrocher à des lieux (et de prendre pleinement conscience de ce qu’ils ont à nous offrir), et je crains que cela soit considéré partout comme un privilège et un don dans les années à venir. Les Indiens d’Amérique, qui furent les premiers à peupler ce continent et les premiers à en être chassés, ne le comprennent déjà que trop bien. Puissions-nous apprendre de leur expérience »

La phase travaux

Période de travaux

Un autre impact très peu évoqué est la phase de chantier. Comment réaliser des travaux d’élargissement de la RN113 en maintenant la circulation ? Voies provisoires, surlargeurs temporaires, ouvrages de génie civil spécifiques… Il est à prévoir d’énormes difficultés de circulation se répercutant sur l’ensemble du réseau secondaire et urbain pendant de longs mois. Les bouchons des grands weekend ou des chassés-croisés estivaux tant décriés par certains seront le quotidien pendant près de trois ans.

L’accès au chantier ou l’acheminement d’engins sera également très compliqué dans certains secteurs, comme par exemple au niveau du Petit Plan du Bourg où seule la RD35 existe. Les camions passeront-ils par la zone urbaine, devant plusieurs groupes scolaires ? Ou ce sera un énorme détour par Mas-Thibert, et qui en subira alors les conséquences ?

Les travaux qui s’annoncent seront particulièrement pénalisant pour le cadre de vie et la circulation de milliers d’Arlésien.ne.s et de Saint-Martinois.es au quotidien.

Où seront installées les usines à bitumes, si décriées sur les chantiers actuels d’autoroutes et qui produiraient plusieurs centaines de milliers de tonnes d’enrobés pour l’autoroute ? Engendrant son lot de milliers de camions.

Mystère, personne ne veut se mouiller sur le sujet…


L’exposition

Pour rendre sensible à tout ce que le projet de contournement autoroutier d’Arles veut détruire

Il y a plusieurs mois, au milieu de tous les chiffres sur le projet autoroutier, entre deux discours sur ses nombreux impacts et une atmosphère pesante, est née l’idée de remettre un peu d’émotions, de sensibilité et de découvertes dans notre lutte.

Nous, citoyennes et citoyens rassemblées au sein du collectif En Travers de la Route, pensions qu’il était temps d’activer d’autres imaginaires que celui du béton et de la vitesse et souhaitions documenter pour le plus large public possible ce que ce contournement et ses ramifications nous feraient perdre.

Nous avons alors lancé un appel à contribution artistique, ouvert à toutes et à tous, professionnels ou amateurs, pour mettre en dessin, en peinture, en vidéo, etc, ce qui nous rattache à ce territoire ou nous a ému sur l’instant.
Cet appel a reçu de nombreux échos. Dès le début du projet artistique, nous voulions organiser cette exposition en parallèle de l’enquête publique. Annoncée depuis plus de deux ans, nous avons donc fait trainer cet appel et languir les premiers artistes à répondre.

Mais cette fois c’est bon ! Tout au long de l’enquête publique officielle, du 17 novembre au 19 décembre 2025, le collectif En travers de la route mène son enquête d’inutilité publique à travers son exposition au 48 rue Fleury Prudhon à Arles.

Pendant cette exposition nous vous proposons différents temps artistiques et d’échanges chaque weekend jusqu’à la fin de cette enquête publique.

Venez voir, écouter, lire, regarder, échanger, débattre ou encore imaginer notre territoire de demain.

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Le projet en bref

points-clés

Les données du projet de contournement autoroutier d’Arles

  1. Le fuseau retenu est celui appelé « Sud Vigueirat »
  2. Le projet prévoit 13 kms en tracé neuf (2×2 voies) et 13 kms de RN113 à réaménager (dont en 2 x 3 voies sur 4 km)
  3. Emprise totale hors travaux : 240 ha
  4. 4 échangeurs, 1 aire de service et 1 aire de repos
  5. Un viaduc supplémentaire de franchissement du Rhône de 1,6 km
  6. Coût du projet : estimé à plus d’un milliard d’euros en 2024, sans compter le coût de l’aménagement de la RN113
  7. Enquête publique du 17/11/2025 au 19/12/2025, début des travaux prévus en 2027
  8. Mise en circulation prévue en 2029

Pourquoi le contournement n’est pas la solution :

  1. Pollutions atmosphériques : une partie serait simplement reportée à 2 km et même augmentée suite à la vitesse de 130 km/h autorisée, les habitants riverains de la RN113 ne seraient pas exempts de pollutions. Charte CO2 : seule une diminution du trafic permet une réduction du C02 (objectifs COP 21), or il a été démontré qu’une autoroute participe à l’augmentation des flux routiers ;
  2. Pollution sonore : elle serait pratiquement identique pour les riverains de la RN113, et amplifiée pour les riverains du contournement ;
  3. Report de trafic sur les axes secondaires : la mise en concession payante du contournement va engendrer un important report de circulation sur le réseau départemental, saturant certains secteur (Pont de Crau, Raphèle et Saint-Martin-de-Crau).
  4. Artificialisation des sols : 137 hectares de terres agricoles détruites et goudronnées : céréales, arboriculture, maraîchage, élevage, foin de Crau, vigne, apiculture. Dont 36% en culture biologique. Plus 18ha de délaissés agricoles ;
  5. Hydrologie : le projet aggraverait le risque d’inondation sur plus de 10 000 bâtiments, en créant une barrière supplémentaire pour l’évacuation des eaux en cas de crue.
    La perte de 40ha de culture irriguée de foin de Crau impacterait l’alimentation de la nappe phréatique de Crau, alimentant près de 270 000 personnes ;
  6. Biodiversité : forts impacts sur la faune et flore, le projet traverse trois sites Natura 2000. Plus de 160 espèces protégées recensées sur le tracé ;
  7. Paysages et voies vertes : difficultés de promenades au Sud d’Arles, notamment la Via Rhôna qui longerait l’autoroute sur plusieurs kilomètres, ainsi que des paysages défigurés par la hauteur de l’autoroute (remblais jusqu’à 12m de haut) ;
  8. Économie locale : l’impact du contournement ne sera pas forcément positif comme projeté. En effet, comment imaginer que déplacer un flux de transit, donc des véhicules ne faisant que passer, aura un impact positif sur l’économie locale ? De plus, ce contournement ne changera en rien les liaisons existantes entre les zones industrielles ou d’activités et les accès autoroutiers.
    Mais il détruira des emplois agricoles.

Pour aller plus loin, voir Le projet en détails

Le projet en détail

  • Trafic actuel

En juin 2024, 71 070 véhicules/jour dont 15% de poids-lourds sont recensés sur la RN113 en franchissement du Rhône.

Le flux du trafic présente une forte variabilité horaire et saisonnière
Les congestions sont principalement causées par les véhicules légers, dont environ 60% sont issus du trafic local.

Lors de la concertation publique de 2020, les chiffres de trafic de 2018 évoquaient un trafic global de 75 800 veh/jour dont 9% de PL. On constate une diminution des déplacements en véhicules légers mais une augmentation du transport de marchandises.

  • Projection du report de flux vers le contournement autoroutier

Ce flux de transit représente aujourd’hui 40000 véhicules, soit « seulement » 58% du trafic global.

Le modèle qui a servi pour établir les perspectives de circulation prévoit une augmentation régulière du trafic, avec +0,4 % par an pour les poids lourds. Or entre les chiffres de 2018 et de 2024, on constate une diminution des déplacements en véhicules légers mais une augmentation du transport de marchandises. Il faut signaler que le développement commun du Grand Port Maritime de Marseille et des zones logistiques sur le territoire entraînera toujours un important flux de camions sur l’axe actuel.

Initialement annoncée gratuite, l’autoroute sera finalement payante ! Quatre portiques de péages sont prévus : à l’ouest au début du contournement, à l’échangeur rive droite (Trinquetaille), à l’échangeur de la RN568 (route de Fos) et à Saint-Martin-de-Crau. Ceci entraînera un phénomène de report de trafic sur certains réseaux secondaires déjà saturés ou mal adaptés, en particulier sur la D453 entre Pont-de-Crau et Saint-Martin-de-Crau.
A noter également un accroissement significatif du trafic sur la partie urbaine de la RD35, à proximité immédiate de plusieurs groupes scolaires.

Tout projet de contournement autoroutier est accompagné du traditionnel projet de requalification en boulevard urbain de l’ancien axe. Mis en avant par de beaux dessins et maquettes, ce projet fait miroiter la transformation d’un axe routier en coulée verte où il fait bon flâner avec ses enfants.
Mais selon les prévisions de la DREAL lors de la concertation publique de 2020, 29 600 véhicules dont 900 poids-lourds continueront à emprunter quotidiennement l’axe actuel, pour du trafic local. Devant un tel trafic résiduel, la ville d’Arles et la DREAL ont fait le choix de rendre peu accueillant à la circulation l’axe actuel afin de renvoyer sur la future autoroute une partie du trafic local.
Ce qui revient à remplacer une 2*2 voie gratuite congestionnée aux heures de pointe par une 2*2 voie payante congestionnée aux heures de pointe.

Cela n’étant pas dans les prérogatives de l’État, cette requalification reposera financièrement sur les collectivités locales. Nous sommes dès lors en droit de s’interroger sur la pertinence de l’objectif initial de l’amélioration du cadre de vie des Arlésien.ne.s.

L’État s’est engagé sur plusieurs accords internationaux concernant les réductions de la pollution de l’air et des gaz à effets de serre (GES). L’objectif national est de réduire les émissions de GES de 40% en 2030 par rapport aux émissions de 1990. Nous sommes actuellement très en retard sur cet objectif. Les oxydes d’azotes, principaux polluants atmosphériques et dont l’origine est pour 55% dus aux transports routiers, sont particulièrement visés. Ce projet va complètement à l’encontre des engagements de l’Etat en la matière.

Avec ce contournement, la pollution de l’air globale ne sera pas réduite. En 2028 les trafics cumulés du contournement et de l’axe actuel seront assez similaires à celui du trafic actuel. Déplacer une partie du trafic et de ses nuisances à seulement 2km plus au sud ne réduit pas le trafic global.

La dernière étude d’AtmoSud sur l’ensemble de la ville (voir ici) mesurant notamment le dioxyde d’azote (NO2), traceur principal de la pollution liée au trafic routier, date de 2019. Cette étude conclue que « les concentrations les plus importantes ont été observées au niveau du centre-ville d’Arles et non pas en proximité de la N113 ».
Le boulevard Gambetta, le boulevard Emile Combes, l’avenue Leclerc ou encore le rond-point de Pont-de-Crau présentent des concentrations plus élevées qu’aux abords de la RN113. Pour réduire la pollution en ville, il est nécessaire de promouvoir une réelle politique de mobilité locale qui favorise les transports collectifs et les mobilités douce.

Si les prévisions prévoient des améliorations à proximité immédiate vers le Vittier et Saint-Genest, d’autres secteurs seront plus exposés aux pollutions comme Raphèle, Balarin ou Saint-Martin-de-Crau, sans oublier les futurs riverains ruraux du contournement.

Il est à noté que les transports routiers sont responsables de 51% des émissions de NOX sur le territoire de l’agglomération arlésienne (source AtmoSud).

Comment s’imaginer que la construction d’une autoroute aux portes de la Camargue et de la Crau ne fera pas d’énormes dégâts sur la biodiversité ? Sur un territoire surnommé le « triangle d’or de la biodiversité », le tracé retenu passe à quelques centaines de mètres à peine du Parc Naturel Régional de Camargue.
Trois sites Natura 2000 seront traversés par le projet (Camargue, Rhône Aval et Crau). D’autres dispositifs de protection ou label environnementaux, ZNIEFF, ZICO, Réserve de Biosphère, sont traversés par la bande d’enquête publique, ZNIEFF, ZICO, Réserve de Biosphère, qualifiant des secteurs de grand intérêt écologiques nationaux. Ce contournement coupera de nombreux corridors écologiques, connexions indispensables pour la faune, reliant entre eux différents habitats vitaux pour les espèces.

Sur le tracé, sont recensés :
🦩 Plus de 140 espèces d’oiseaux
🐸 11 espèces d’amphibiens
🦎 12 espèces de reptiles
🦫 41 espèces de mammifères
🦇 dont 21 espèces de chauves-souris
🌿 plus de 450 espèces de plantes

Plus de 160 espèces protégées recensées sur le tracé !

Enfin quels impacts sur les laurons, ces puits naturels d’où jaillit l’eau de la nappe souterraine et qui en font des milieux quasi unique en Méditerranée ? De nombreux laurons recensés seront directement touchés par ce projet.

Plus de 150 hectares de terres agricoles diversifiées vont être détruites par ce projet : céréales, maraîchage, arboriculture, élevage extensif, prairies, vigne, apiculture,… dont 36% en culture biologique, bien plus que la moyenne nationale (10%). Là aussi des labels accompagnent certaines cultures : IGP riz de Camargue, AOP Taureaux de Camargue, IGP viticole Bouches du Rhône – Terre de Camargue et AOP pour le foin de Crau, seul aliment pour animaux à obtenir un tel label de qualité. Cette diversité de culture participe à la résilience alimentaire du territoire.
41 exploitations agricoles sont touchées par le projet. Le total des emplois directs des exploitations concernées représente 206 équivalents temps plein, soit 9% des emplois agricoles sur les deux communes d’Arles et Saint Martin de Crau..
Sans avoir questionné tous les responsables de ces entreprises agricoles, la DREAL estime que le projet remet en cause à minima la survie de 6 d’entre elles. Pour un projet sensé favoriser l’économie locale c’est un comble !

En Crau humide ces cultures sont notamment rendues possible par un vaste réseau hydraulique qui alimente parcelle par parcelle les différentes prairies. Compte tenu de la complexité des canaux et de la nécessité d’entretien des ouvrages ce projet va dégrader un système agricole extrêmement fragile et bâtit au fil des siècles.
La nappe phréatique de Crau est intimement liée aux pratiques agricoles car alimentée à 70% par les canaux d’irrigation des prairies de Crau. D’Arles à Istres, près de 270 000 personnes sont alimentées en eau potable via cette nappe phréatique. Alors que l’eau est déjà un enjeu majeur sur le territoire, faire peser une menace supplémentaire sur cette nappe est un non sens.

De nombreuses entités paysagères seront traversées par cette autoroute : haute Camargue, bocages périurbains de Gimeaux, Grand Rhône, Petit Plan du Bourg, Grand Plan du Bourg, terres agricoles de la Draille marseillaise, Crau des marais et des étangs, et enfin Coussouls de Crau. Ce dernier étant un milieu unique et non compensable.
Une partie du tracé, vers la Draille marseillaise, sera sur un remblai allant jusqu’à 12m de hauteur, dans un environnement plat et au milieu des mas classés. De nombreuses habitations seront rasées et leurs occupants expropriés, que ce soit vers Gimeaux, le Plan-du-Bourg ou la Draille marseillaise, bouleversant ainsi de nombreuses vies.

Pour rappel, parmi les sept variantes initiales du projet, la seule qualifiée de très bonne pour le cadre de vie était la solution sous-fluviale longue, laquelle répondait favorablement à toutes les fonctions et objectifs sauf le coût, ce qui lui a valu d’être balayée d’un revers de main. Les questions environnementales et de pollutions n’ont pas la chance d’être réglée à coup de « quoi qu’il en coûte ».

Consultez les vidéos de l’alterconcertation

1er octobre 2023 – Une belle journée en travers de la route

La journée de créations et de discussions du 1er octobre a été un succès, avec de belles rencontres dans un endroit magnifique. Nous avons fini par un échange très inspirant avec Alessandro Pignocchi sur les luttes et les perspectives politiques qui nous animent.

La Provence en a tiré un article qui donne de la visibilité à notre démarche. Merci à toutes celles et ceux qui ont participé. Cette journée nous a donné très envie de reproduire ce genre d’invitations.

Et quelques photos souvenirs, en attendant les belles photos qui ont été faites à l’occasion pour venir enrichir la future exposition « En travers de la route ».

Pour tout savoir de cette belle journée et de cette passionnante conférence, écoutez le podcast réalisé lors de cette journée sur le média Spectre.

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