Au sud-est de la ville d’Arles, entre Rhône et Crau, se trouve le secteur de la Draille marseillaise, du nom de ce chemin communal qui traverse ces terres.
Des terres d’élevage, de cultures de foin, de mas historiques, de résurgence d’eau,… Une zone de transition entre Camargue et Crau. Véritable paradis vert.
Et pourtant, l’État veut y faire passer une autoroute, avec l’aval de la mairie d’Arles. Une autoroute payante à 2*2 voies pour remplacer une voie rapide à 2*2 voies gratuites. Sans faire diminuer le trafic global. Une autoroute au maximum à 2km plus au sud de la voie rapide actuelle.
Nous entendons très souvent de la part des partisans de l’autoroute, lorsqu’ils parlent du tracé retenu, « là-bas il n’y a rien », ce qui a le don de nous hérisser les poils !
Non, « là-bas » il n’y a pas rien. « Là-bas », ça grouille de vie, « là-bas » il y a la Draille marseillaise.
Voici un film pour aller à la rencontre des habitants de la Draille Marseillaise, qui verraient leur vie bouleversée par la réalisation d’une autoroute au coeur de ce joyau de nature, aussi riche de multiples usages. Un film sensible et intime pour dépasser les débats de chiffres. Un documentaire de Muriel Toulemonde, Sylvie Koechlin, Lionel Roux et Bruno Herbulot.
Les opposants à l’autoroute en Crau-Camargue se sont retrouvés pour un pique-nique/discussion le dimanche 26 mai. La Provence fait écho à cette rencontre dans un article publié le lendemain :
La journée de créations et de discussions du 1er octobre a été un succès, avec de belles rencontres dans un endroit magnifique. Nous avons fini par un échange très inspirant avec Alessandro Pignocchi sur les luttes et les perspectives politiques qui nous animent.
La Provence en a tiré un article qui donne de la visibilité à notre démarche. Merci à toutes celles et ceux qui ont participé. Cette journée nous a donné très envie de reproduire ce genre d’invitations.
Et quelques photos souvenirs, en attendant les belles photos qui ont été faites à l’occasion pour venir enrichir la future exposition « En travers de la route ».
Plus de vélos, moins d’autos!La présentation du projetAux pastellesA l’aquarelleEn photoEn cyanotypeEt un échange très inspirant avec Alessandro Pignocchi animé par Virginie Maris
«On ne peut pas faire comme avant» disait hier matin le ministre des transports Clément Beaune, en annonçant que «plusieurs projets» autoroutiers seront «arrêtés» au nom de la «planification écologique». Pourtant, cela fait maintenant 6 mois que le Gouvernement nous promet des annonces concernant l’arrêt de projets routiers. 6 mois, durant lesquels des travaux ont démarré comme pour l’A69 Toulouse-Castres, le droit Français a été piétiné comme pour l’A412 Thonon-Machilly, et des destructions d’espaces naturels et agricoles se poursuivent sur de nombreux projets. Des ressources saccagées, des hectares de terres bétonnées et de forêts rasées, sur l’autel de l’indécision. Car en matière d’écologie, ne rien faire revient à laisser détruire. Et même à laisser mourir, à l’heure où 8 militant-e-s sont encore en grève de la faim malgré l’indifférence du gouvernement.
Notre coalition réunit 55 collectifs en lutte contre des projets routiers partout en France. Nous demandons un moratoire sur tous les projets routiers, et une véritable réflexion pour sortir du modèle du tout-routier. Ces projets doivent être ré-interrogés au regard de leur compatibilité avec une réelle planification écologique. Car en effet, ce sont pas moins d’une centaine de projets routiers qui continuent d’être soutenus et financés par les pouvoirs publics à travers la France : des projets représentant cumulés un gaspillage d’au moins 13 à 20 milliards d’euros d’argent public, et une longueur de plus de 922 kilomètres, soit environ la distance entre Lille et Marseille.
En France, 89% du transport terrestre passe déjà par la route, contre 9% par le ferroviaire et 2% par le fluvial. Notre réseau routier est déjà l’un des plus denses d’Europe. Dans notre pays pourtant, 13,3 millions de personnes sont en situation de précarité-mobilité, soit 27,6% des plus de 18 ans. Les besoins de planification sont réels, pour cesser de foncer droit dans le mur, le pied sur l’accélérateur.
Nous le rappelons ainsi à Clément Beaune et à tout le gouvernement : organiser une planification écologique des transports, ce n’est pas agiter quelques gages de bonne volonté, là où la faisabilité financière et l’acceptabilité des projets ne permet de toutes façons plus leur réalisation, tout en continuant à soutenir des dizaines de projets destructeurs.
Planifier d’un côté toujours plus de routes, et de l’autre plus de ferroviaire, revient à détruire d’une main ce que l’on construit de l’autre. La manière la plus simple et raisonnable d’utiliser avec efficience l’argent public, de suivre la Stratégie Nationale Bas Carbone, et de respecter l’objectif de Zéro Artificialisation, c’est de stopper les projets routiers.
Des annonces sur quelques projets ne seront pas à la hauteur des enjeux. La Déroute appelle donc à lutter partout en France cet automne. Solidaires et déterminé·es, nous nous mobiliserons dans 10 territoires en lutte, et autant qu’il le faudra jusqu’à ce que chaque projet soit abandonné et que soit adopté un moratoire national suspendant tous les projets routiers. No macadam !
Antoine Chao a suivi la balade en vélo animée par Changeons d’Avenir sur le tracé du projet de contournement pour un épisode de « C’est bientôt demain » spécial En Travers de la Route!